Histoire de Contest

Pas de traces de monuments mégalithiques (dolmen ou menhir) sur notre commune comme on en trouve très près d’ici (“Le Menhir du Faix du Diable” entre Alexain et Andouillé, le “Menhir de la Roche” à Gorron), qui attesteraient que des hommes vivaient sur le territoire dans les temps préhistoriques.

Les Romains, 50 ans avant Jésus-Christ envahissent la Gaule avec à leur tête Jules César. Il trouve sur son chemin la tribu des Diablinthes installée à Jublains dont il sort vainqueur. Il y fait construire un célèbre camp qui est un fleuron des sites archéologiques des Pays de Loire et qui est visitable de nos jours; une voie romaine reliant Jublains à Saint-Malo passait vraisemblablement au lieu dit actuel de Ponneau pour la traversée de la Mayenne…

Le temps des chrétiens débutera vers le 3ème siècle après J-C avec Saint Julien 1er, évêque du Mans qui avec ses compagnons allaient évangéliser cette contrée et où ils allaient trouver des pauvres gens misérables qui allaient adhérer facilement. Deux siècles plus tard, Saint Martin de Tours parcourut la province du Maine: la communauté de Contest reçut-elle sa visite? Toujours est-il que l’église paroissiale actuelle lui est dédiée.

Du IXè au XIè siècle, la Mayenne allait être ravagée par des tribus normandes qui étaient installées à l’embouchure de la Loire. A l’aide d’embarcations légères, les fameux Drakkars, ils remontèrent la rivière la Mayenne et mirent tout à feu et à sang sur leur passage, pillant villes et monastères. L’une de ces expéditions s’installa sur le promontoire de l’Islentière en Contest, l’endroit étant propice pour rançonner les chrétiens qui passaient pour aller au Mont saint Michel, lieu de pèlerinage.

La féodalité voit se multiplier les baronnies: celle de Laval avec Guy, celle de Mayenne avec Juhel. Ceux-ci ne pouvant exercer leur rôle de protection et de police, des fiefs furent créer ainsi que des “sous-fiefs” appelés “fiefs mouvants”. Sur Contest, le fief de Poillé, le fief de la Mattraie et son sous-fief de la Perronnière et le fief de la Cour avec son sous-fief du Plessis.

C’est en 1106 que l’on voit apparaître pour la première fois le nom de CONTEST. Plusieurs orthographes allaient se succéder: Comtest, Contesto, Conteste, Contaest, Comteste, Comtestum… On retrouve ce nom dans le Calvados avec Saint-Contest, près de Caen. Y-a-t-il une relation entre les deux noms? (Si quelqu’un a quelques compléments d’informations ou d’explications, qu’il ne craigne pas de se mettre en relation avec la mairie).

Au XIè siècle, les seigneurs de Mayenne avaient dans leur domaine la terre de Contest qu’ils allaient se partager: le bourg et ses environs au sieur Paon, le quartiers des ruisseaux au chevalier de la Matteraye, le quartier de Poillé restant directement rattaché à Mayenne.

En 1196, Juhel II, baron de Mayenne, décide de faire venir sur sa seigneurerie les moines de citeaux qui étaient établis depuis 1152 à l’abbaye de Clermont près d’Olivet à 12 km de Laval. Ils s’installèrent sur un site pittoresque en bordure du bois de Salair, dans la vallée de l’Anvore où on retrouvait bois, prairies fertiles, terres labourables, étangs et moulins. Une chapelle gothique ainsi que des bâtiments conventuels seront construits; de plus une école monastique donnera l’instruction gratuite à un trop petit nombre d’enfants des environs. Les moines partageaient leur vie entre prières, travail intellectuel et travail manuel. Ils allaient défricher pour livrer la terre à la culture. Le rayonnement de l’abbaye de Fontaine Daniel allait durer 600 ans, jusqu’à la tourmente révolutionnaire de 1789… Pendant ces six siècles, Contest allait être lié avec l’abbaye qui possédait les bois de Poillé. Ces bois allaient être défrichés peu à peu, mais il en restait encore 5 ha en 1840. Pendant un temps, les terres et les hommes des Sépellières et de la Roche furent aussi mis à disposition de l’abbaye.

Les moines quitteront définitivement l’abbaye en 1791. L’abbaye sera alors démantelée et vendue en trois lots. C’est un anglais, M. Armfield, qui les acquit pour y établir une filature en 1806 et plus tard un tissage mécanique. C’était le début de l’important établissement industriel mis en place par Gustave Denis (1833-1925) devenu aujourd’hui “Toiles de Mayenne” (http://www.toiles-de-mayenne.com).

Pendant la guerre de cent ans, les seigneurs de Contest restent fidèles au roi de France. C’est en cette période que le château de la Mattraie fut brûlé par les Anglais qui rançonnèrent et pillèrent le pays de Mayenne pendant 23 ans de 1425 à 1448.

Après cette longue période tourmentée, la maison seigneuriale de la Mattraie fut reconstruite en 1479 par Jean de la Mattraie qui mourut cette même année.

 

Cent ans après, les guerres de religions allaient à nouveau semer le désastre. En pays de Mayenne, Charles de Lorraine, chef des catholiques, étant duc de Mayenne, la ville fut prise et reprise plusieurs fois par les ligueurs ou anglais envoyés par la reine Elisabeth d’Angleterre au secours des protestants. En 1575, Contest, Saint-Baudelle et l’abbaye de Fontaine-Daniel furent pillées.

La famille de la Mattraye:

On la retrouve mentionnée dès le début du XIIè siècle; elle habitera Contest jusqu’à la fin du XVIIè siècle et possèdera toute la seigneurerie de Contest. En 1688, Ambroise de la Mattraye s’éteint à l’âge de 50 ans sans avoir de fils. Le nom allait ainsi disparaître. Sur le registre de l’époque, le seigneur de la Mattraie ou sa dame ou un membre de sa famille étaient mentionnés comme parrain ou marraine dans les familles riches ou pauvres de Contest. Armoiries: écu d’argent occupé en entier par un grand quintefeuille (visible sur l’un des bâtiments de service du logis de la Mattraie).

 

La famille de Montecler:

En 1688, Anne-marie de la Mattraie succéda à son frère Ambroise: à 10 ans, elle devenait ainsi la châtelaine de Contest. Elle épouse à 15 ans Georges-François de Montecler, d’une famille de militaires du Bas-Maine et fait ainsi entrer ce nom dans l’histoire de notre commune penadant un siècle (1693 – 1793). Six enfants naîtront de cette union. Signalons qu’en 1783, François Pays, intendant du Major René de Montecler traitera de la démolition du vieux château de la Cour et de la construction d’un nouveau bâtiment qui avait pour modèle les maisons des Corsaires de Saint-Malo. Cette demeure domine la vallée de la Mayenne sur une grande terrasse.
Au XIXè siècle, le général de la Hamelinaie devenu propriétaire du château fera encadrer le bâtiment de deux pavillons plus bas. Ce château demeurera la propriété des Hamelinaie jusqu’en 1959.

 

La famille Island ou Illand:

Cette famille remonte à l’époque des Normands. Elle fournira à la commune de Contest deux curés, un notaire royal, deux maires et de nombreux adjoints et conseillers municipaux.

En 1640, une épidémie de peste fait 50 victimes. Une autre épidémie fit également de très nombreuses victimes pendant l’hiver 1719-1720.

La révolution

  • Le curé de Contest, René CHABRUN, était un partisan des idées nouvelles: son influence se fit sentir sur une population assoiffée de justice sociale et surtout désireuse d’accéder à la petite propriété.
  • 1er maire: Joseph LE BRUN, propriétaire à La Bauluère. Il fut désigné comme maire par la Convention le 16 décembre 1792 et destitué le 22 septembre 1794, pour cause de modérantisme après le passage des chouans. Il sera remplacé par René VENEL.
  • 1797: plantation d’un arbre de la Liberté “vif et avec racines” sur la place la plus apparente du bourg.

Le Consulat et l’Empire

  • 1803: le Conseil municipal vote 350fr l’an pour le Curé pour officier tous les dimanches “gratis”, 350fr pour le vicaire chargé de l’éducation des garçon, 200fr pour les sœurs de la Charité qui dirigent l’école des filles, 360fr pour le maire.
  • 1808: Une tornade renverse 40 maisons dans le bourg et les environs.

La Restauration

  • Valse des maires et des adjoints

La seconde République

  • 1242 habitants en 1848.
  • 7 mai 1848: plantation d’un arbre de la Liberté par ILLAND François maire de la commune et le citoyen CHABOT qui l’a bénit, suivi de chants patriotiques aux cris mille fois répété de “Vive la République”; deux cents coups de fusils seront tirés; les cloches seront sonnées, le carillon donné. Un de ces arbres était l’un des deux marronniers qui poussaient dans le vieux cimetière qui entourait l’église: l’un d’eux fut abattu en 1946 pour pouvoir construire le lavoir, et l’autre, malade et devenant menaçant, l’a été en 1995?
  • Le mois d’Avril 48 devait de plus être marqué par une empoignade musclée entre des jeunes de Contest et des jeunes gens de Mayenne associés à des ouvriers de Fontaine Daniel. Le maire François ILLAND se dit préoccupé “de la paix publique” dans un courrier qu’il envoie au sous-commissaire de Mayenne. Lors des élections de juillet, il était remplacé par René MOITEL, maréchal à la Louvelière qui s’employa à venger l’affront à l’occasion de la fête du premier dimanche d’Août: une nouvelle bagarre devait se produire toujours entre les mêmes bandes et le maire lui-même y prenait une part active: il sera suspendu trois mois par arrêté du sous-préfet de Mayenne.

Liste des maires de Contest de 1791 à 1912…

1791: Joseph LE BRUN
1792: Michel MOULIN
1794: René VENEL
1797: Michel DEROUET
1800: Jean MORICEAU
1808: Julien LECENDRIER
1815: René GENEST
1836: François ILLAND
1848: René MOITEL
1852: Jean ILLAND
1860: Paul LECENDRIER
1867: René LEROUX
1876: Lucien LECENDRIER
1878: Pascal CHARPENTIER (jusqu’en 1912)

René LEROUX fut maire de la commune pendant la guerre de 1870 qui ne troubla pas trop la vie de la commune vu sa brièveté. Un seul fait à noter: une compagnie de gardes mobiles, devant l’avancée des Allemands, avait pris cantonnement au Bois-Bigot. Pour une querelle galante, deux sous-lieutenants en vinrent à se battre en duel au pistolet: l’un d’eux fut tué sur le coup, l’autre ne se remit point de ses blessures et mourut deux jours plus tard. Leurs corps reposent au cimetière communal dans deux fosses curieusement opposées comme s’ils perpétuaient à jamais leur triste défi!
Pascal CHARPENTIER: il dirigea la commune 34 années durant. Il vit la construction du clocher et la viabilisation de la route actuelle qui traverse le bourg. C’est de lui que nous vient l’idée d’un pont sur la Mayenne aux abords de Pontneau, pont qui aurait relié Contest à la gare de Commer qui se trouve à une encablure à vol d’oiseau. Après de nombreuses démarches, pétitions et discussions, il vit s’écrouler son projet à cause de l’opposition d’un propriétaire. Le devis de ce pont s’élevait alors à 18 000 fr (en 1892).
En 1905, il assista à la fermeture de l’école des soeurs.